A cette question, la réponse semblerait simple mais à l’évidence, non. Si c’était le cas, plus aucun couple ne fonctionnerait sur ce schéma. La plupart d’entre nous seraient-ils masochistes que le fait de souffrir nous rendrait plus amoureux et vivre plus de passion, plus de rencontre cochonne comme sur www.blog-rdvsexe.com avec l’être aimé ?
Bruno Martin, Sexothérapeute
A l’échelle d’un vrai sentiment amoureux, l’amour passion engendre une impression d’enchantement, accompagnée d’une modification de notre état général. Nombreux caractères se distinguent dans notre comportement et certains peuvent être dangeureux et douloureux. Au début nous vivons dans un monde suspendu aux signes de l’autre, montrant une hypersensibilité aux preuves d’amour de notre partenaire. Nous sommes mitigés entre euphorie et anxiété profonde en fonction du degré d’attention porté sur notre personne. Un sms rendra notre monde merveilleux quand une légère absence créera le trou noir. Nous sommes obsedés par l’objet de notre désir qui retient toute notre attention. Le partenaire semble à cette heure détenir une place quasi obsessionnelle et douloureusement exclusive dans notre petit monde. Nous pouvons l’apparenter à une sorte de drogue puisqu’on devient en quelque sorte dépendant en redoutant une éventuelle rupture. Le passionné cherche à devenir l’objet d’amour idéal pour reunir en lui tous les désirs de l’autre. Mais en faisant cela, il blesse son estime de soi. Suivant la tradition, l’exige qu’on lui soit fidèle d’où la naissance du doute qui conduit parfois à un comportement inapproprié. Plus fréquent chez les jeunes couples, la tendance est de vivre d’amour et d’eau fraîche. Mais la raison revient vite au galot. L’amour passionnel entraîne une modification de la perception de l’autre. Mais tout cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bénéfique d’être amoureux.
Alain Heril, Psychanalyste, sexothérapeute et formateur
L’amour crée plus d’espoirs que de certitudes notamment celles qu’on nourrit pour réparer nos blessures. Du coup nos attentes sont axées vers un pansement relationnel. Les plaies que l’amour vient réparer sont celles de notre enfance. Le manque d’amour en enfance se fait grandement ressentir une fois adulte. D’où la souffrance nourrit l’amour. L’inconvenient de cette vision c’est qu’inconsciemment on veut que la relation agisse comme une thérapie, une forme de soin et d’attention que nous n’avons pas reçu dans notre enfance et/ou adolescence. Ce type de relation insidieuse oblige et enferme le partenaire dans une demande relationnelle impossible. Et on se rend compte rapidement que chacun est le reflet d’une figure parentale : « sois le père présent que je n’ai pas eu » ou « sois la mère aimante que je souhaitais enfant ». cette souffrance marque la relation mais vue que ni l’un ni l’autre ne peut remplir le rôle de ce personnage, on s’enferme dans une spirale de conflits qui conduit à la rupture. Certainement, la souffrance nourrit l’amour dans queqlues cas mais au risque de le mettre en péril.
L’avis de Brigitte
Beaucoup de gens se plaignent de leur partenaire qui les rendent malheureux. Et la question qui se pose est la suivante : « pourquoi restent-ils avec ? ». Et sans surprise la même réponse revient comme un refrain : « mais, je l’aime ». Parfois nous ne comprenons pas ces gens car nous avons grandis dans d’assez bonnes conditions dont les principales sont l’amour et le respect. Pour ces personnes, la demande d’amour est si présent que cela affecte le raisonnement donc elles restent dans l’attente et endurent malgré leur malheur. Elles s’enferment dans cette illusion faute d’une éducation insécure. On ne l’a pas suffisamment respecté et aimé et ils sont dans la peur d’être abandonné et ne s’estiment pas. Cependant, en demeurant ainsi, ils se persuader qu’il faut souffrir pour être aimé. La souffrance ne nourrit jamais l’amour, car il se construit dans la joie, le plaisir et la confiance. Si une relation conduit à la souffrance il faut y poser des limites, se poser des limites. Mais pour y arriver il faut avoir trouver l’estime de soi. Une prise de conscience est nécessaire, si on y arrive pas seul il ne faut pas avoir honte de se faire aider.